La performance énergétique des bâtiments est devenue un enjeu fondamental pour limiter la consommation d’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les réglementations thermiques (RT) jouent un rôle central dans cette démarche en fixant des normes strictes pour l’isolation des constructions neuves et la rénovation des anciennes. Depuis la RT 2012, qui a marqué un tournant décisif en imposant des exigences accrues, la réglementation continue d’évoluer avec la RE 2020, visant à aller encore plus loin en matière d’efficacité énergétique.
Ces réglementations imposent des critères concernant l’isolation thermique, l’étanchéité à l’air et l’utilisation des énergies renouvelables. Elles encouragent aussi l’innovation technologique et les pratiques de construction durable. Les professionnels du bâtiment, architectes et maîtres d’œuvre, doivent se tenir informés de ces évolutions pour garantir la conformité des projets et contribuer à la lutte contre le changement climatique.
A lire aussi : Radiateurs électriques : pourquoi les changer ?
Plan de l'article
Qu’est-ce que la réglementation thermique (RT) pour les bâtiments en France ?
La réglementation thermique (RT) en France vise à améliorer la performance énergétique des bâtiments, en réduisant leur consommation d’énergie. Deux principaux cadres régissent ces normes : la réglementation thermique par élément et la réglementation thermique globale.
Réglementation thermique par élément
Cette réglementation s’applique aux bâtiments existants (résidentiels ou non) de moins de 1 000 m² et aux bâtiments de plus de 1 000 m² qui font l’objet de travaux de rénovation légers. Elle est définie par l’arrêté du 3 mai 2007, modifié par l’arrêté du 22 mars 2017. Les maîtres d’ouvrage doivent installer des produits de performance supérieure aux caractéristiques minimales mentionnées dans cet arrêté, modifié au 1er janvier 2018.
A lire aussi : Taux de crédit hypothécaire : l'essentiel à connaître pour votre financement
Réglementation thermique globale
Cette réglementation concerne les bâtiments résidentiels et tertiaires de plus de 1 000 m² construits après 1948, soumis à des travaux de rénovation importants. Elle est définie par l’arrêté du 13 juin 2008. Ici, l’objectif est d’atteindre une performance énergétique globale du bâtiment, en intégrant des solutions comme l’isolation, le chauffage, la ventilation et l’éclairage.
Textes réglementaires et exigences
- Arrêté du 3 mai 2007 : Relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants.
- Arrêté du 22 mars 2017 : Modifie l’arrêté du 3 mai 2007.
- Arrêté du 13 juin 2008 : Relatif à la performance énergétique des bâtiments existants de surface supérieure à 1 000 m².
Les principales évolutions entre la RT 2012 et la RE 2020
Le passage de la RT 2012 à la RE 2020 marque une transformation significative dans la manière dont la France envisage la performance énergétique des bâtiments. La RT 2012, issue du Grenelle de l’environnement de 2007, visait principalement à réduire les dépenses énergétiques des bâtiments. Elle imposait une consommation maximale d’énergie primaire de 50 kWh/m²/an.
La RE 2020, entrée en vigueur le 1er janvier 2022, va bien au-delà. Elle remplace la RT 2012 avec des objectifs plus ambitieux, notamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de confort d’été. La RE 2020 exige que les nouveaux bâtiments soient des bâtiments à énergie positive (BEPOS), c’est-à-dire qu’ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Comparaison des exigences
| Exigence | RT 2012 | RE 2020 |
|---|---|---|
| Consommation maximale d’énergie primaire | 50 kWh/m²/an | Inférieure à 50 kWh/m²/an |
| Émissions de CO2 | Pas de limites spécifiques | Limitation stricte des émissions |
| Confort d’été | Non pris en compte | Prise en compte de la surchauffe estivale |
La RE 2020 met aussi l’accent sur l’utilisation de matériaux biosourcés et sur une meilleure gestion des ressources. Les constructeurs doivent désormais intégrer des solutions innovantes pour répondre aux nouvelles exigences, notamment en matière de ventilation et de qualité de l’air intérieur. Ces évolutions illustrent la volonté de la France de se diriger vers une construction plus durable et écologique.
Les exigences de la réglementation thermique pour les bâtiments existants
La réglementation thermique pour les bâtiments existants se divise en deux principales catégories : la réglementation thermique par élément et la réglementation thermique globale. La première s’applique aux bâtiments existants, résidentiels ou non, de moins de 1 000 m², ainsi qu’aux bâtiments de plus de 1 000 m² faisant l’objet de travaux de rénovation légers. La seconde concerne les bâtiments résidentiels et tertiaires de plus de 1 000 m² construits après 1948 et soumis à des travaux de rénovation importants.
Les textes réglementaires
- L’arrêté du 3 mai 2007 définit les caractéristiques thermiques et la performance énergétique des bâtiments existants.
- L’arrêté du 22 mars 2017 modifie cet arrêté pour renforcer les exigences.
- L’arrêté du 13 juin 2008 spécifie les exigences pour les bâtiments de plus de 1 000 m².
Les éléments concernés
Les exigences de la réglementation thermique par élément s’appliquent à divers composants des bâtiments :
- Les parois opaques et vitrées
- Le chauffage et le refroidissement
- L’eau chaude sanitaire
- La ventilation
- L’éclairage
- Les énergies renouvelables (ENR)
Le maître d’ouvrage doit veiller à installer des produits dont les performances sont supérieures aux caractéristiques minimales mentionnées dans l’arrêté du 3 mai 2007, renforcé au 1er janvier 2018. Ces obligations visent à améliorer la performance énergétique globale des bâtiments en réduisant leur consommation d’énergie.
Ces réglementations illustrent la volonté de la France de s’orienter vers une meilleure gestion de l’énergie, tout en garantissant le confort thermique et la durabilité des bâtiments.
Quels isolants et quelle épaisseur privilégier selon la RE 2020 ?
L’entrée en vigueur de la RE 2020 impose des exigences accrues en termes d’isolation thermique pour les bâtiments neufs. Pour répondre à ces exigences, choisissez des isolants adaptés à chaque composant du bâtiment, tout en tenant compte des zones climatiques.
Isolation des murs
Pour les murs, privilégiez des isolants performants tels que :
- La laine de roche
- La laine de verre
- Les panneaux de fibres de bois
L’épaisseur recommandée pour ces matériaux varie entre 12 et 20 cm, en fonction de la conductivité thermique et de la zone climatique.
Isolation des toitures et combles
Pour les toitures et combles, utilisez des isolants comme :
- La ouate de cellulose
- Le polyuréthane
- Le polystyrène expansé
Les épaisseurs devront être comprises entre 20 et 30 cm pour atteindre les performances requises par la RE 2020.
Isolation des sols
Pour les sols, privilégiez des isolants tels que :
- Le polystyrène extrudé
- Le polyuréthane projeté
L’épaisseur des isolants pour les sols varie de 10 à 15 cm, en fonction de la résistance thermique désirée.
Ces choix d’isolants et d’épaisseurs visent à optimiser la performance énergétique des bâtiments, en réduisant la consommation d’énergie et en améliorant le confort thermique. Adoptez ces solutions pour répondre aux exigences de la RE 2020 et contribuer à la transition énergétique.
