Oubliez les généalogies d’entreprises figées : chez Google, le pouvoir ne se transmet plus par le sang, mais par la capacité à faire pivoter des empires numériques. Depuis 2015, une nouvelle organisation structure le géant technologique Google, entraînant des mouvements majeurs à la tête de l’entreprise. Sundar Pichai, ingénieur de formation, a été propulsé à la direction de Google, puis d’Alphabet, lors du retrait de Larry Page et Sergey Brin des fonctions opérationnelles.
Sa nomination marque une rupture dans la gouvernance du groupe, jusqu’ici dominée par ses créateurs historiques. Les regards se tournent vers ses choix, alors que le secteur attend des réponses aux défis posés par l’intelligence artificielle et la concurrence mondiale.
Qui dirige Google aujourd’hui ?
Le patron actuel de Google, c’est Sundar Pichai. Depuis 2015, ce dirigeant incarne la transition d’un géant du web, dont la maison mère Alphabet orchestre désormais une myriade d’activités, bien au-delà du moteur de recherche d’origine. Pichai ne se limite pas à piloter Google. À partir de 2019, il prend aussi la tête du conseil d’administration d’Alphabet, prenant le relais de Larry Page et Sergey Brin, qui, tout en restant des membres fondateurs incontournables, ont cédé les rênes opérationnelles.
Sous la direction de Pichai, Alphabet s’impose comme une pièce maîtresse de la Silicon Valley, menant la croissance de filiales stratégiques : Waymo pour la conduite autonome, DeepMind en intelligence artificielle, Google Cloud pour les entreprises. Le conseil d’administration, composé de figures influentes venues des univers de la technologie et de la finance, forme un cercle de pouvoir déterminé à diversifier les activités, conquérir de nouveaux marchés et faire face aux enjeux de régulation internationale, notamment sur le vieux continent et en France.
Voici les missions principales de Sundar Pichai à la tête du groupe :
- Innovation technologique et lancement de nouveaux produits
- Gestion de la concurrence et souveraineté numérique
- Négociations avec les autorités et adaptation aux règles en constante évolution
Avec Pichai à la barre, Google continue d’étendre son influence, tout en affrontant les questions brûlantes de la protection des données, de l’éthique liée à l’intelligence artificielle et de la responsabilité d’entreprise. L’équipe dirigeante d’Alphabet, emmenée par Pichai, incarne désormais le visage d’un géant technologique en perpétuelle transformation.
Le parcours de Sundar Pichai, de l’Inde à la tête de la Silicon Valley
Né à Chennai, Sundar Pichai s’est imposé au fil des années comme l’une des figures incontournables de la Silicon Valley. Son parcours débute à l’Indian Institute of Technology de Kharagpur, se poursuit à la Stanford University où il se spécialise dans les sciences des matériaux, avant d’obtenir un diplôme de la Wharton School de l’université de Pennsylvanie pour compléter sa formation en management. Ce socle académique solide lui ouvre les portes du cabinet McKinsey, puis, en 2004, celles de Google.
Entré chez Google, Pichai se distingue rapidement. Il prend les commandes du projet Google Chrome, puis d’Android, renforçant ainsi son statut de décideur stratégique. La direction lui confie la gestion de produits structurants comme Gmail ou Google Drive. En 2014, il est nommé vice-président en charge d’Android, une étape déterminante. Son talent ? Fédérer les équipes, mener à bien des projets de grande ampleur, et trouver la voie entre innovation et pragmatisme.
Ce qui rend le parcours de Pichai singulier, c’est l’alliance entre une expertise technique pointue et une vision managériale affirmée. Arrivé aux États-Unis grâce à une bourse, il s’est hissé au sommet en maîtrisant à la fois les ressorts de l’innovation et les subtilités du pouvoir dans l’industrie numérique. Son itinéraire illustre la capacité des entreprises américaines à intégrer et promouvoir des talents venus des quatre coins du monde, contribuant à façonner une industrie globale.
Une nomination qui change la donne pour Google et Alphabet
L’arrivée de Sundar Pichai à la tête de Google puis d’Alphabet a bouleversé la manière dont l’entreprise est gouvernée. Le passage de relais orchestré par Larry Page et Sergey Brin consacre un dirigeant issu de l’ingénierie et du développement produit, loin de l’image traditionnelle du fondateur-visionnaire. Le conseil d’administration d’Alphabet confie à Pichai la mission d’assurer la rentabilité du groupe sans sacrifier l’innovation, tout en maintenant la domination du moteur de recherche Google sur la scène internationale.
Cette nouvelle organisation s’accompagne d’un élargissement du champ d’action. Pichai pilote aujourd’hui un ensemble d’activités qui dépasse largement la recherche en ligne. Voici les principaux domaines sous sa responsabilité :
- Android, leader incontesté des systèmes d’exploitation mobiles
- La suite bureautique Google Drive et la messagerie Gmail
- Les technologies de cartographie Google Maps
- Des filiales innovantes comme DeepMind (intelligence artificielle), Waymo (mobilité autonome), ou Nest (maison connectée)
La gestion de ce portefeuille vise un objectif clair : garder le cap d’une croissance économique forte, les chiffres d’affaires se chiffrent en milliards de dollars chaque trimestre, tout en anticipant les prochaines ruptures technologiques. Que ce soit dans le cloud, la cartographie ou l’IA, Google avance vite, préférant l’agilité à la simple force de frappe. La gouvernance de Sundar Pichai s’appuie sur une vision managériale affinée, où la diversification et la capacité à s’adapter aux marchés mondiaux restent prioritaires.
Entre héritage des fondateurs et nouveaux défis : Sundar Pichai face aux attentes du secteur
À la tête de Google et d’Alphabet, Sundar Pichai incarne la continuité dans les grandes orientations tout en imprimant sa marque sur la gouvernance. L’empreinte de Larry Page et Sergey Brin reste bien présente : goût du risque, recherche constante de nouveauté, ambition d’imposer une vision sur le marché mondial. Mais l’époque a changé, et les défis aussi.
L’explosion de l’intelligence artificielle place Pichai dans une position de responsabilité accrue. Google contribue désormais à rendre l’IA accessible, mais doit faire face à des critiques persistantes : protection des données personnelles, gestion des algorithmes, surveillance des contenus et concurrence féroce, notamment en provenance de la Chine et des États-Unis. La question de la fracture numérique et l’évolution du monde du travail poussent Google sur le devant de la scène sociale, alors que la commission européenne multiplie les investigations sur la concurrence déloyale et réclame une taxe sur les géants du numérique.
Guidé par Pichai, Google doit avancer sur deux fronts : une croissance rapide et l’engagement vers la neutralité carbone. Les promesses d’une réduction de l’empreinte écologique, data centers, cloud, services IA, sont suivies de près. La diversification des secteurs d’activité, la gestion des enjeux climatiques et la promotion de la diversité au sein des équipes imposent de trouver un nouvel équilibre, entre exigences économiques et aspirations collectives. Le futur de Google se construit désormais à la croisée de ces chemins, et la suite promet de ne pas manquer d’enjeux, ni de rebondissements.



